Kenya : le réseau social TikTok accusé de propager la haine

Dans un rapport publié par la fondation Mozilla ce mercredi au Kenya, TikTok est accusé de laisser en circulation des vidéos propageant des discours de haine, de désinformation et de menaces de violence ethnique avant les élections d'août.
La fondation pointe notamment du doigt des « lacunes » de la plateforme pour supprimer ces contenus qu’elle qualifie de dangereux. En effet, l’ONG a analysé 130 vidéos cumulant plus de 4 millions de vues sur TikTok sur l’une des applications la plus téléchargée au Kenya. Et nombre de ces vidéos contiennent des menaces explicites de violence ethnique qui ciblent des communautés basées dans la région de la vallée du Rift. Selon Mozilla, Une de ces vidéos, vue plus de 400.000 fois prétend qu’un des candidats à la présidentielle déteste une communauté particulière et qu’il la prendra pour cible s’il arrive au pouvoir << Le contenu cible des communautés spécifiques avec des menaces et utilise la violence passée comme un outil de peur >>, indique le rapport.
 << La démocratie kényane porte une histoire entachée de violences post-électorales. En ce moment, la désinformation politique sur TikTok, en violation des propres politiques de la plateforme agite ce paysage politique très instable >>, a écrit Odanga Madung, auteur du rapport. Selon la fondation, TikTok a supprimé plusieurs vidéos et suspendu de nombreux comptes après avoir pris connaissance du rapport << Plutôt que d’apprendre des erreurs de plateformes plus établies comme Facebook et Twitter, TikTok suit leurs traces, hébergeant et diffusant de la désinformation politique avant une élection africaine délicate >>, peut-on lire dans le rapport.
Dans une déclaration transmise à l’AFP, la plateforme a assuré <<interdire et supprimer la désinformation électorale, la promotion de la violence et d’autres violations de nos politiques. La société a également indiqué qu’elle déploierait des fonctionnalités (..) pour connecter les utilisateurs avec des informations faisant autorité sur les élections au Kenya >>. 
Il faut noter que les élections présidentielles, législatives et locales du 9 août sont scrutées de près dans ce pays où des violences sont plusieurs fois survenues au lendemain des scrutins.
Elisabeth Zézé Guilavogui