<< Le Niger pourrait écouler son brut sur le marché international en novembre 2023 >>, dixit Nafiou Issaka 

L'oléoduc le plus grand d'Afrique est situé à Gaya, dans le sud-ouest du Niger, près du Bénin. Long de près de 2.000 km, il doit relier les puits pétroliers du Niger au port de Sèmè, au Bénin, pour exporter du brut. Aujourd'hui, sa construction continue encore même s'il prend déjà corps.
L’oléoduc nigérien est construit par une entreprise étatique chinoise, West African Oil Pipeline Company (Wapco). Long de 1.250 km au Niger, il reliera les puits pétroliers du gisement de l’Agadem, dans l’extrême-est au port béninois de Sèmè, d’où sera évacué pour la première fois du brut nigérien. << Ce sont six milliards de dollars qui seront investis dans la construction de cet oléoduc. C’est le plus gros investissement du Niger depuis son indépendance >>, a déclaré Kabirou Zakari, directeur des Hydrocarbures au ministère nigérien du Pétrole. Et de poursuivre que la production pétrolière sera portée à 110.000 barils par jour, sur lesquels 90.000 barils seront exportés dès 2023.
Auparavant, le Niger prévoyait d’évacuer son brut par le port camerounais de Kribi via le Tchad voisin. Il a finalement opté pour le corridor béninois. Et le chantier de l’oléoduc lancé en 2019 devait s’achever en 2022, mais la Covid-19 l’a ralenti, selon Nafiou Issaka, adjoint au directeur général de la Wapco. Pour la finalisation le plus rapidement possible, celle-ci met donc les bouchées doubles. Déjà, plus de 600 km de tuyaux ont été déjà posés, soit 51,5% de taux de réalisation et le Niger pourrait écouler son brut sur le marché international en octobre ou novembre 2023, poursuit-il.
En attendant l’achèvement de la construction de cet oléoduc, le pétrole extrait par la China National Petroleum Corporation (CNPC) dont la filiale Wapco construit l’oléoduc, est acheminé par des pipelines jusqu’à Zinder (centre-sud du Niger), où il est raffiné.
Le Niger est devenu un producteur de pétrole en 2011. Grand producteur, il mise sur l’or noir pour doper son budget, dont une bonne partie est injectée dans la lutte contre les groupes jihadistes dans le sud-est et l’ouest.