« Le Vol du boli », est une mise en scène du cinéaste mauritanien Abderrahmane Sissako qui a lieu jusqu’au 8 mai au Théâtre du Châtelet à Paris. Cet opéra qui a vu le jour en 2020 est le fruit de la rencontre entre deux artistes, l’un, musicien britannique Damon Albarn et l’autre, cinéaste mauritanien Abderrahmane Sissako.
Spectacle musical et engagé, le Vol du Boli retrace l’histoire de l’exploitation et du pillage de l’Afrique par l’Occident au fil des siècles. Il raconte le passé et le présent de l’Afrique.
Invité chez Radio France, Abderrahmane Sissako montre à travers ce spectacle, la rencontre inattendue entre deux mondes : « Le drame du continent africain, c’est la rencontre désastreuse avec une Europe violente, méprisante, dans le déni total de l’autre, celle qui a colonisé avec les armes. C’est terrifiant et il faut en être conscient » affirme-t-il.
Le titre Le Vol du boli fait référence à un événement survenu au début des années 1930, à savoir le vol d’un fétiche malien par l’ethnologue français Michel Leiris. Abderrahmane Sissako, pense ainsi que le vol du boli est comparable au vol de la mémoire et de l’identité du peuple africain dans une période où la restitution des oeuvres d’art africain occupe l’actualité socioculturelle et politique.
Après Paris, une tournée africaine est en perspective en 2024. Une manière d’inclure l’Afrique, très concernée et touchée par le sujet mais aussi « une façon de restituer le boli en Afrique ».
Lucien Blémou