Le graphisme en Afrique : « arrêtons de brider nos prix à nos frères et sœurs qui le plus souvent, paient plus ailleurs ! » (Kesia NAY KASSEMBE)

Suivez-nous à la rencontre de la diaspora africaine à travers le monde. Nous posons nos affaires chez une jeune congolaise de 22 ans et fondatrice de l'agence de communication YAPHA'COM pour parler du graphisme.

Chaque mois, nous partons à la rencontre de la diaspora africaine. Cette fois, c’est dans le 16è arrondissement de Paris que Kesia NAY KASSEMBE, en Master de communication politique et publique nous a donné rendez-vous. Auto-entrepreneuse dans la communication et le Marketing mais aussi dans les relations publics et le graphisme, nous lui avons tendu notre micro en ce printemps parisien pour évoquer le graphisme en Afrique.

Le graphisme est un domaine en plein essor sur le continent africain. Au Congo Kinshasa, son pays d’origine, la tendance en matière de graphisme est désormais à l’audace et à l’engagement : « Beaucoup de jeunes congolaises et congolais s’allient même à des professionnels pour laisser sens à leur créativité. De plus en plus de personnes osent et c’est ce qui leur permettent de mettre parfois le Congo en avant et même de dénoncer certains faits, tels que la guerre à travers leurs oeuvres. »  dit-elle. Ces créations bien que commerciales et engagées, peuvent s’inscrire également dans un contexte de concurrence mondiale.

Pour cette auto-entrepreneuse d’origine Kinoise, pour s’ériger au rang des grands dans le graphisme, il faut « mettre un point d’honneur sur le respect et la considération qui doivent être apporter au temps de travail et surtout au travail. Lorsque les clients auront compris cela, nous arrêtons de brider nos prix à nos frères et sœurs qui le plus souvent, paient plus ailleurs et négocient chez nous. » Une réalité que plusieurs entrepreneurs de la diaspora africaine dénoncent et qui semble souvent être un frein à l’épanouissement de leurs business. Kesia pointe aussi la responsabilité institutionnelle sous un angle pédagogique à travers la création « des programmes de valorisation » des talents et la primauté à « la culture africaine ».

La fondatrice de YAPHA’COM croit fermement que l’Afrique répond déjà bien au rendez-vous du graphisme mondial car « Il ne manque rien au graphisme africain. Chacun a son talent et sa manière de le préserver et de le perfectionner. Je pense juste qu’un bon graphiste doit savoir laisser parler son imagination et ne jamais accepter de rentrer dans un moule préconçu. Tous les graphistes ne se ressemblent pas. »

Quant à ses projets en lien avec le continent, ils sont très nombreux et elle dit s’enrichir de ses nombreuses collaborations. Des projets que vous pouvez retrouver sur son Instagram.

Quelques créations graphiques de Kesia NAY KASSEMBE