Kinshasa : le festival Kin Graff se poursuit

Du 27 mai au 5 juin, la ville de Kinshasa abrite la 5e édition du festival Kin Graff. Et c'est l’ASBL Culture + qui porte le projet dans les quartiers populaires de la capitale congolaise.

Créativité et engagement citoyen via des fresques, c’est là l’essence de ce festival qui se déroule pour la 5ème fois au Congo. Pour les artistes qui participent à ce Kin Graff, il faut donner plus de couleur et de vie à d’autres bâtisses de la ville de Kinshasa. 

Le premier bâtiment qui bénéficie d’une fresque murale est la salle Mongita, siège de la Compagnie nationale du théâtre congolais. Le bâtiment vieux, vétuste et à l’abandon devrait changer de visage après cette activité. « La thématique, c’est Batela lobi Nayo. C’est en lingala. En français cela veut dire qu’il faut protéger son avenir. Il y aura différents lettrages et différentes illustrations qui composeront la fresque pour essayer de faire passer un message qui s’adresse aux jeunes », explique Tata Nizzoo Kobo, armée de deux bombes de peintures aérosols.

Sur le choix de ce bâtiment, Yann Kwete, initiateur du festival Kin Graff explique que le théâtre national était important pour eux, << C’est une façon de réhabiliter un espace qui est oublié par l’État, abandonné par le ministère de la Culture. Nous avons pensé mettre un peu de vie à cette institution qui a sorti beaucoup d’artistes », précise t-il.

Le directeur général de la Compagnie nationale du théâtre congolais, Frédéric Ngandu espère pour sa part que cette fresque développée par les jeunes graffeurs permettra d’attirer l’attention de l’État sur le sort de ce bâtiment « Nous avions ici chaque jeudi, une production de théâtre et chaque vendredi une production de ballet. Nous avons arrêté compte tenu de la vétusté de ce lieu. On ne peut pas continuer à recevoir le public dans ces conditions », a-t-il déclaré. 

Parrain du festival de cette année, Dema, graffeur et calligraphe Belge, fort de 34 ans d’expérience, va partager avec des jeunes artistes kinois ses expériences pour la seconde fois.

Elisabeth Zézé Guilavogui