Depuis le début de la transition politique en Guinée, les pouvoirs publics ont lancé une grande bataille de lutte contre la corruption, la moralisation de la vie publique et plusieurs autres dossiers épineux. Les magistrats sont désormais en ligne de mire dans cette dynamique. Récemment nommé, Aly Touré, procureur spécial de la CRIEF (Cour de répression des infractions économiques et financières) reçoit déjà des menaces de mort.
C’est tôt le matin, à son domicile que le procureur a trouvé « des papiers écrits…qui se trouvaient des deux côtés de la porte ». Sur les papiers, on pouvait lire : « Aly Touré, tu as touché à l’intouchable », « Laisse-nous tranquille, sinon, Avertissement », « Une seule balle suffira ».
« C’est lié à mon travail »
En charge de grands dossiers considérés comme critiques car concernant d’anciens commis de l’État, le postulat selon lequel ces menaces seraient liées à cette situation n’est pas à exclure : « Ce qui est évident et ce que je sais, c’est que c’est lié à mon travail »
Depuis sa création, la CRIEF a vu défiler plusieurs commis de l’État dans ses locaux pour s’expliquer sur leurs gestions.