En Tanzanie, le gouvernement donne son accord pour un projet d’oléoduc décrié

Ce mardi, la Tanzanie a donné son accord pour construire un oléoduc destiné à transporter les hydrocarbures d'Afrique de l'Est aux marchés internationaux. La construction de cet oléoduc de 3,5 milliards de dollars survient pourtant dans le cadre d'un méga projet controversé.

La Tanzanie a finalement donné son accord après celui de l’Ouganda en janvier, malgré les critiques récurrentes des défenseurs de l’environnement. L’oléoduc, long d’environ 1.500 kilomètres, va relier les gisements du lac Albert, dans l’ouest de l’Ouganda, à la côte tanzanienne sur l’océan Indien.

Selon Wendy Brown, directrice générale du consortium East African Crude Oil Pipeline Company Ltd (EACOP) en Tanzanie, lors d’une conférence pour recevoir le certificat à Dar es Salaam, l’accord du gouvernement tanzanien

« marque un autre pas en avant pour l’EACOP car elle permet le démarrage des principales activités de construction en Tanzanie, à l’issue du processus d’accès aux terres en cours ». Elle rassure que le projet « se conformera non seulement aux lois de la Tanzanie et de l’Ouganda, mais également aux normes internationales les plus strictes, notamment en matière des droits humains ».

« Nous sommes fiers de ce pipeline car il augmentera l’influence de la Tanzanie dans le monde… Il y a beaucoup de bruits (contre) ce projet, mais nous redoublons d’effort pour préserver l’environnement… »Nous avons respecté toutes les normes environnementales, de sécurité et de droits humains », a pour sa part déclaré January Makamba, ministre tanzanien de l’Energie chez VOA Afrique.

Au compte de ce projet d’oléoduc, six ONG ont assigné Total Energies devant le tribunal judiciaire de Paris fin 2022. Ils ont demandé au groupe de respecter une loi votée en 2017 qui impose aux multinationales un « devoir de vigilance » sur leurs activités dans le monde. En attendant le délibéré le 28 février, les parties impliquées continuent de signer des accords pour démarrer le projet dont le tracé du gazoduc devrait toucher quelque 13.000 ménages .