En Guinée, la libération de Foniké Menguè et Cie remet en cause l’indépendance de la justice

Dans la soirée du 10 mai, Oumar Sylla alias Foniké Menguè, Ibrahima Diallo et Mamadou Billo Bah ont été libéré après près de 10 mois de détention. Leur libération survient alors que les forces vives ont appelé à une série de manifestations contre la junte. .
C’était l’une des principales revendications des Forces vives et les autorités guinéennes y ont finalement accédé. C’est la libération de prison de trois figures de la société civile, dix mois après leur arrestation et sans aucune condition. Il s’agit de Foniké Menguè, Ibrahima Diallo et Billo Bah, tous leaders du FNDC.
Ces leaders qui ont plusieurs fois réclamé un procès juste et équitable sont finalement sortis de prison suite à une médiation menée par des religieux. Ces derniers ont rencontré le Ministre de la Justice, du Garde des sceaux et des droits de l’homme qui a, de concert avec le procureur général près la Cour d’appel de Conakry, décidé de leur mise à disposition. L’argument mis en avant par les religieux et le CNRD est la préservation et la consolidation du climat de paix et de quiétude sociale dans le pays.
Toutefois, la méthode employée a du mal à passer tant chez les avocats des concernés que du côté de l’ordre des avocats, qui tiennent mordicus que la justice est à la solde de l’Exécutif. << Certains actes posés ces derniers temps par la justice guinéenne dans des dossiers concernant des acteurs politiques et de la société civile donnent l’impression que l’appareil judiciaire continue à être un instrument entre les mains des détenteurs du pouvoir politique >>, ont-ils déclaré. Ils ont d’ailleurs annoncé que le lundi 15 mai 2023 sera une journée sans audience sur toute l’étendue du territoire national.
Mais malgré cette libération des leaders du FNDC, les forces vives ne décolèrent pas. Hier déjà, la manifestation appelée dans le grand Conakry avait fait au moins 7 morts, 32 blessés et des dizaines d’arrestations selon le bilan des organisateurs. Aujourd’hui, ils ont appelé à une nouvelle manifestation.