Aux Comores, l’ex président Ahmed Abdallah jugé pour haute trahison 

Ce lundi 21 novembre, l’ex-président comorien Ahmed Abdallah Sambi (2006-2011), âgé de 64 ans a comparu devant la Cour de sûreté de l’Etat à Moroni pour « haute trahison ». Il est détenu depuis quatre ans pour une affaire de corruption.
L’ex président est jugé dans un affaire de scandale dit de la « citoyenneté économique ». Celle-ci implique la vente de passeports comoriens à des apatrides des pays du Golfe. D’entrée, la défense a contesté la composition de la Cour qu’elle juge illégale. Selon l’avocat belge Jan Fermon, le président de la cour avait déjà siégé à la chambre d’accusation et ne peut donc pas, selon la loi, participer à une juridiction de jugement.
Ses propos ont été appuyés par l’ancien président qui a bataillé pour prendre la parole avant les débats au fond : « La composition du tribunal est illégale, je ne veux pas être jugé par cette cour ».
Éric Emmanuel Sossa, un des avocats de la partie civile n’a pas manqué d’en profiter pour dénoncer l’attitude de l’accusé. Selon cet avocat togolais, « en lieu et place d’un tribunal, il voulait une place pour la harangue et le prêche ».
Au vu des débats, la Cour a finalement décidé de reporter l’audience au lendemain.
Bachar Kiwan, homme d’affaires franco-syrien et un des principaux prévenus de ce dossier, a dans un communiqué rapporté par Sahutiafrica déclaré « que le gouvernement comorien lui avait proposé « un arrangement à l’amiable » contre son témoignage « sur le rôle joué » par son groupe dans le scandale. « Il devient clair pour moi que ce n’est pas un témoignage que le gouvernement comorien recherche, mais un faux témoignage pour donner vie à ses accusations ».