Social média en Afrique : « c’est bien ce qu’on fait, mais on peut faire mieux »

Ce week-end, nous sommes partis à la rencontre de Fawaz Mamah, Chef de projet social média chez Emeria en France. Avec lui, c’est une immersion dans ce métier très prisé de nos jours. On y va ? Bonne lecture !

C’est entre deux heures de pause déjeuner que Fawaz Mamah chef de projet social média chez Emeria acteur de l’immobilier européen, nous a accueilli. Souriant avec ses lunettes et devant une assiette de nouilles, le jeune béninois s’est prêté à nos questions ce week-end dans un immeuble parisien du 8è arrondissement. Entre voyages et challenges, notre invité est « Tout d’abord titulaire d’un bac scientifique au Bénin. Par la suite, je suis parti au Sénégal pour une licence management qui m’a permis de toucher un peu à tout. Ce voyage m’a permis de grandir personnellement loin des parents. Après trois ans, je suis arrivé en France pour effectuer mon master en marketing ». Entre ses années d’études, une césure lui permettra de mieux peaufiner son projet professionnel et il dit : « J’ai pris une césure pendant mon master. J’ai commencé dans une startup spécialisée dans le Community management à Bruxelles. Grâce à cette expérience j’ai pu toucher du doigt le métier de CM ».

Le Community management a des codes

Parlant de son métier qui est essentiellement axé sur le numérique, c’est avec un oeil critique que Fawaz observe son évolution. Pour celui qui passe une bonne partie de ses journées devant ses multiples écrans, son approche pédagogique du métier l’amène d’abord à contextualiser « Sur les réseaux sociaux aujourd’hui il y a différents types de métiers notamment les influenceurs mais aussi le Community management qui consiste administrer des pages qui représentent aujourd’hui une vitrine pour les entreprises. C’est aussi beaucoup de modérations c’est à dire répondre aux différentes interpellations de la marque ou de l’entreprise sur les réseaux. Selon les besoin, on créera ou entretiendra une communauté ».

Le Community management, notre invité l’appréhende comme faisant « partie des métiers de la communication, il a des codes. Il faut s’intéresser au métier de la  communication, connaitre ses codes. »  Ce travail très en vogue, nécessite le plus souvent des stratégies pour un impact plus large sur sa communauté. Une anecdote pour l’illustrer : « On offrait un livre aux internautes lors d’un jeu concours. Après avoir offert ces livres, il y a l’une des gagnantes qui était une blogueuse sur les réseaux sociaux. Elle en a fait la promotion gratuitement. Indirectement, ça fait transparaître une bonne image de Foncia. C’était une idée de communication assez basique avec un impact extraordinaire. » déclare Fawaz sous les yeux d’Assita, sa stagiaire.

Le métier de Social média en Afrique : pas encore rentré dans notre ADN

Cap sur le métier de social média en Afrique. C’est avec une vision lointaine du continent qu’il relève « une prise de conscience sur le métier mais qui n’est pas encore totale. Malgré cette réjouissance novice, il déplore tout de même que « Ce n’est pas encore rentré dans notre ADN. Je pense que ça viendra dans le temps car on est une jeune génération consciente et ambitieuse qui portera ce projet. Ce qui est fait est bon, mais je pense qu’on peut mieux faire ». Cette position qu’il tient, il la défend suite à une analyse faite sur l’exercice du métier en Afrique ainsi que ses observations et ses échanges avec des professionnels africains notamment béninois : « Aujourd’hui par exemple, on peut retrouver tous les présidents des pays africains sur les réseaux sociaux, ce qui il y a quelques temps, n’était pas le cas. Ils comprennent que c’est une vitrine indispensable pour eux mais aussi pour le pays. » 

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Il relève là un enjeu qu’est la marque pays ou nation branding, consistant à promouvoir la marque d’un pays sous toutes ses dimensions. Notre invité pointe du doigt un problème de stratégie dans la valorisation. Une réorientation est nécessaire car selon lui : « Beaucoup de CM sont recrutés actuellement. Mais aujourd’hui, c’est plus la personne qui est mise en avant au dépend parfois des institutions. On peut promouvoir un pays à travers les différentes actions des ministères et non de son ministre. Le rôle du CM sera de porter ces différentes actions aux yeux du grand public. »

Récemment sollicité pour des podcasts chez le décodeur de la com, il affirme : « Ce sont mes premiers pas en tant que participant à un podcast. L’un portait sur le métier de Community manager et l’autre sur la diversité dans les métiers de la communication en France ». 

Et pour finir cette rencontre, il appelle à « s’intéresser à la communication et à persévérer. Tout est question d’étapes. Il y aura forcément une période d’apprentissage et par la suite viendra la consécration. »