La justice malienne convoque le ministre des Affaires étrangère français pour une affaire d’ingérence dans « l’attribution d’un marché public »

Accusé d'"atteinte aux biens publics et autres infractions", le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian est convoqué par la justice malienne dans le cadre d'une enquête. Les faits sont liés à une affaire d'attribution d'un marché de fabrication de passeports en 2015 à la société Oberthur Technologie à laquelle son fils serait lié.
(FILES) This file photo taken on June 22, 2015 shows French Defence Minister Jean-Yves Le Drian (L) speaks with Malian President Ibrahim Boubacar Keita during a meeting in Bamako. - French Foreign Minister Jean-Yves Le Drian has been summoned by the Malian judiciary as part of an investigation into an "attack on public property and other offences", AFP learnt on May 11, 2022, from a court in Bamako, against a backdrop of very strained relations between Paris and Bamako. (Photo by HABIBOU KOUYATE / AFP)

Dans la convocation émise par la justice malienne, on peut lire : « Le juge d’instruction du deuxième cabinet au tribunal de grande instance de la commune III du district de Bamako (pôle économique et financier) invite Monsieur Jean-Yves Le Drian à se présenter à son cabinet le lundi 20 juin 2022 pour affaire le concernant ».

La plainte résulte d’une plainte déposée par « Maliko » du bambara, « La cause du Mali », une plateforme de la société civile malienne. Il est reproché à l’actuel patron du Quai d’Orsay« une histoire d’attribution d’un marché de fabrication de passeports maliens à une société française (à laquelle) le fils de Le Drian serait lié », indique une source judiciaire à l’AFP. C’est au cours de la présidence d’Ibrahim Boubacar Keita que la société française Oberthur Technologie a obtenu pour une dizaine d’années le marché de fabrication des passeports biométriques maliens en 2015.

Le diplomate français aurait joui de son statut de ministre pour appuyer l’entreprise française dans l’attribution de ce marché. C’est du moins ce que redoute la justice malienne et cherche ainsi des explications selon cette autre source judiciaire : « Le Drian était à l’époque ministre de la Défense. A-t-il appuyé le dossier pour défendre une entreprise française ou ses intérêts ? Voilà en gros ce que la justice malienne cherche à comprendre. Là, nous sommes au stade des enquêtes ».