Kaaramoo : des réseaux sociaux à la conquête des grandes salles du monde, « J’ai commencé avec un petit Iphone 7 dans mon studio étudiant »

Aujourd’hui coach et conférencier international en développement personnel, le jeune guinéen Kaaramoo nous a ouvert ses portes à Poitiers dans le centre-ouest de la France. C'est une évasion qui a débuté en 2017 et dont la suite est faite d'optimisme et de rêve. Et si on commençait par...

Une aventure puisque notre invité est aussi un aventurier. Mais quoi de plus beau que de se laisser emporter dans une lecture intime sur une voix qui fascine aujourd’hui les foules dans les quatre coins du monde ? Prêt à vous évader ? Top c’est parti !

C’était un matin d’août 2017 en escale au Maroc, assis sur une banquette, que j’ai rencontré pour la première fois Karamo Sangaré jeune étudiant guinéen. Le visage pâle, vraisemblablement fatigué par le vol, il gardait tout de même son sourire.

« Je ne voulais pas devenir coach »

Mais des années sont passées et Karamo Sangaré est devenu « KAARAMOO »C’est une nouvelle histoire pour le jeune coach et conférencier international qui se confie à mon micro en cette journée d’été : « Tout a commencé quand j’ai perdu mon père en 2016 et je suis tombé en dépression ». Si aujourd’hui il enchaine les plateaux et devient une bête de scène, cette vocation aurait pu ne jamais voir le jour car dit-il « Je ne voulais pas devenir coach, ça (la mort de son père NDLR) m’a juste permis de savoir que c’était pas la fin de ma vie et qu’il y avait de l’espoir et que peu importe ton passé, tu peux faire de ton futur ce que tu veux ». 

Après cette tourmente, il décide d’essayer plusieurs choses dont la création d’une ONG avec ses amis avec pour ambition de permettre « aux jeunes de s’inspirer de ce que d’autres jeunes font ». Un nouvel objectif qui va vite s’écourter lorsqu’un jour, des conférenciers qu’ils avaient invités « ne sont pas venus alors que la salle était comble. On a donc dû improviser sans aucune préparation. À la suite, un inconnu est venu me dire « Si tu continues ce que tu viens de faire, dans un an, tu vas dépasser ton coach ». Cette phrase a résonné dans ma tête ». Il suffit parfois d’un inconnu ou d’une circonstance spéciale ou très banale pour se réveiller même si disons-le, lui, il ne dormait pas. Mais tout de même, il affirme « J’ai poursuivi avec la sortie de mon guide : « devenir extraordinaire », vendu à 10 000 exemplaires en Guinée ». Un bon départ qui lui a permis de financer son projet d’études en France.

« J’ai commencé avec un petit Iphone 7 dans mon studio étudiant »

Dans sa nouvelle vie en France et loin du cocon familial, tout ne se passe pas comme prévu. Après une année d’étude, Kaaramoo cherchait toujours sa voie et affirme « je n’étais pas bien avec moi-même et je me suis dit, tu ne peux pas continuer à faire quelque chose que tu n’aimes pas. Ma vision avait complètement changé, j’avais envie de changer le monde et d’impacter ». Ainsi, avec les matériels de bord, il s’est lancé dans sa nouvelle aventure « J’ai commencé avec un petit I phone 7 dans mon studio étudiant. Les qualités étaient éclatées mais j’adorais ça. » Ce nouveau rôle exigeait de notre hôte une réelle organisation entre les cours, le boulot et les vidéos. À un rythme quasi militaire, il soutient que « C’était intense car j’étais à l’IAE (institut d’administration des entreprises) de Poitiers de 8 heures du matin à 18 heures le soir, puis j’enchainais avec mon Job étudiant de 18 heures jusqu’à 22 heures et je me consacrait par la suite à mes vidéos. Parfois je finissais mes journées à 2 heures du matin avec le montage ». Des mois d’efforts qui ont finis par payer. Il était récemment en Guinée pour l’une de ses nombreuses  conférences. Il ne cesse de faire le tour du monde pour partager ses expériences et susciter des vocations.

Aujourd’hui à plus de 4 millions d’abonnés

Très actif sur les plateformes numériques, l’étudiant en master 2 de marketing avoisine aujourd’hui un total de plus de « 4 millions d’abonnés » sur l’ensemble de ses réseaux sociaux. « Suivez vos rêves, ils connaissent le chemin » : vous avez sûrement entendu cette phrase dans une vidéo sur internet, figurez-vous, moi aussi. Et qui de mieux pour nous expliquer cette expression. Par ses mots à lui, c’est plus q’un slogan qui se cache entre ces lignes, c’est une histoire personnelle : « ma vie a toujours été ça. J’entreprenais des choses sans savoir où ça allait me mener. Mais au final, vu que c’est une chose qui me passionne, les choses finissent par bien se poser. Si tu as une passion, fonce, lances-toi, le chemin se mettra en place ». Ce slogan l’incarne aujourd’hui même quand il nous parle de l’histoire autour de sa première vidéo la plus vue qui était « une vidéo assez simple. Pour la première fois j’ai mis un boubou de mon père et une casquette puis je publie la vidéo. À mon réveil, je vois qu’elle a fait 60 000 vues sur TikTok…c’est par elle que tout a commencé ». Les ambitions pleines la tête, il ne compte pas prendre sa retraite de si tôt (rires) mais ne l’exclut pas tout de même.

Pour terminer cette rencontre, Kaaramoo invite à ne pas s’interdire d’essayer et de découvrir de nouvelles choses car finit-il « Quand on ne sait pas ce qu’on veut, on essaye tout et c’est comme ça on finit par découvrir ce qui nous plait ».

 

Lucien Blémou