Guinée : des ONG de défense des droits humains prêtes à accompagner l’information judiciaire contre Alpha Condé et Cie

Dans une annonce faite mercredi 11 mai, le parquet de Dixinn par la voix du procureur Charles Wright avait annoncé l’ouverture d’une information judiciaire contre Alpha Condé et Compagnie. Elle avait invité les « victimes et parents de victimes, toutes personnes physiques ou morales, structures ou entités pouvant fournir ou disposant d’éléments pouvant éclairer les lanternes de la justice sur ces crimes ou délits à se faire identifier à son niveau ».

Les organisations de défense des droits de l’homme, appréciant cette quête de justice assurent qu’ils apporteront le nécessaire pour que lumière soit faite.
Pour Maître Frédéric Foromo Loua, avocat à la cour et directeur Exécutif de l’ONG Même droit pour tous (MDT), c’est un vœu qui se réalise, au vu des graves violations des droits de l’homme. << il était normal que les autorités actuelles puissent ouvrir une enquête de justice pour que Alpha Condé et ses acolytes répondent de leurs actes >>, a-t-il ajouté.
<< l’ouverture de cette information judiciaire contre M. Alpha Condé et Compagnie est une excellente nouvelle dans le cadre de la lutte contre l’impunité. Je pense qu’aujourd’hui, il était temps que cette information judiciaire soit ouverte pour que l’on comprenne pour quelles raisons ces crimes ont été commis et qui en sont les auteurs et les commanditaires pendant ces dernières années >>, a déclaré pour sa part Maître Alpha Amadou DS Bah, vice président de l’organisation Guinéenne pour la défense des droits de l’homme et du citoyen (OGDH). << Nous demandons à toutes les associations qui se sont déjà constitué, à toutes les victimes connues ou anonymes, à toute personne qui a souffert directement ou indirectement de ces agissements de se mettre à la disposition des autorités judiciaires notamment du parquet, de lui apporter tous les éléments de preuve de nature à pouvoir confondre Alpha Condé et ces lieutenants à la barre parce que l’information est certes ouverte, le travail va se poursuivre. Il sera question de réunir les éléments de preuve. En ce qui nous concerne, en tant qu’organisation de défense des droits de l’homme, les éléments de preuve en notre possession, nous n’allons pas hésiter un seul instant à les rendre disponibles devant le juge pour que véritablement une gestion utile en soit faite >>, a invité Maître Frédéric Foromo Loua. Maître Alpha Amadou DS Bah a également invité les victimes et parents de victimes à collaborer avec la justice pour favoriser l’inculpation ou l’identification de certaines personnes : << C’est une étape décisive dans le cadre de cette information puisque leur apport est important pour que les autorités judiciaires puissent identifier ces personnes. Nous de notre côté, nous avions déjà fait une certaine documentation relativement à ces nombreuses violations de droits de l’homme. Nous avons quelques éléments et nous pensons que prochainement, nous accompagnerons les victimes et éventuellement les témoins dans cette affaire pour que les juges puissent avoir beaucoup plus d’éléments pour poursuivre leur enquête >>, a-t-il fait savoir. Quant à leur apport, les deux ONG disent attendre le bon moment pour le mettre à disposition : << Nous mettrons le moment venu à la disposition du parquet de Dixinn tous les éléments qui sont à notre disposition et nous invitons aussi les victimes qui n’ont pas pu s’identifier, se faire enregistrer à notre niveau de le faire dans d’autres organisations afin qu’ensemble, on puisse apporter le maximum d’informations aux autorités judiciaires pour que ces crimes ne restent pas impunis. Parceque la contribution et l’apport de ces victimes est essentielle pour qu’il y ait plus de clarté dans cette affaire mais indépendamment des victimes, il y’a que le parquet et les officiers de police judiciaire doivent fournir aussi l’effort parce que en premier lieu, les enquêtes leur incombe donc les éléments qui seront fournis par les victimes et les témoins ne viendront que pour compléter ce que eux ils pourront faire comme investigation >>, a fait entendre le vice président de l’OGDH. 

Elisabeth Zézé Guilavogui