Congo : La Force d’Aimer, l’asso qui veut changer le pays par l’éducation des tout-petits

Kevin et son équipe se sont engagés par amour pour changer le quotidien des enfants congolais à travers l'éducation. Rencontré en marge d'une conférence de presse à Paris, le jeune homme explique la genèse de son activisme et les actions de son équipe déterminée pour la cause.

L’engagement est souvent une vocation pour les uns, une passion pour d’autres et un don de soi pour certains. C’est à ce titre que nous nous sommes intéressé de près à l’association La Force d’Aimer. Régie par la loi de 1901, cette association, formée par des jeunes africains, mène des actions en Afrique précisément au Congo. Sous la grisaille parisienne dans le 13e arrondissement en ce début du mois de novembre, nous avons rencontré Kevin Matanda, 24 ans, étudiant en alternance à Paris et Président de ladite association. Avec lui, nous avons évoqué les projets de l’association et leur engagement à Goma, Kinshasa et Bukavu au Congo.

Un engagement précoce :

Dès l’âge de 14 ans, le jeune Kevin se faisait déjà un film de la réalité des enfants de son pays d’origine le Congo. Entre images médiatiques et histoires narrées, le mystère restait toujours épais. C’est plongé dans la lecture avec l’acquisition de nouvelles visions que le passage à l’acte s’est dessiné notamment avec la lecture du livre La Force d’Aimer de Martin Luther King d’où il tire le nom de l’association. Est-ce son héritage du pasteur King ? Pas vraiment car Kevin le reconnaît : « La force d’aimer : c’est un nom qui est lourd ». Mais c’est en activiste convaincu qu’il s’en défend avec l’argument de l’amour par dessus tout « Pour nous la force d’aimer c’est la somme de l’amour qu’on a pour notre pays, notre continent… C’est aussi parce qu’on aime notre pays qu’on a la force de s’engager et de mettre en place des actions ». Évoluant dans différents secteurs dont l’éducation, la santé et la justice sociale, cette structure de jeunes majoritairement alternants fonctionne grâce à de « modestes fonds d’alternants… On se débrouille et c’est un peu compliqué. On a trouvé un système de cotisation mensuelle et la recherche de partenaires privés (parrainage NDLR)« .

« Notre priorité, c’est les enfants »

Si l’objectif de Kevin et son équipe reste l’amélioration des conditions de vie des enfants congolais, la priorité à ce jour reste principalement l’éducation. Suite aux récentes tensions dans le pays, Kevin reste convaincu qu’une génération de plus en plus instruite pourra changer la donne. À l’instar du Dr Denis Mukwege dans le cadre sanitaire, il veut soigner le mal à la racine. Avec les moyens de son équipe et de quelques bienfaiteurs, « l’association est venue en aide chaque année à 400 enfants congolais à travers l’achat des fournitures scolaires ». Cette première étape d’un long projet se veut répondre à un besoin présent avec la collaboration sur le terrain de PAWA, une ONG locale. Avec ce partenaire, Kevin le président, affirme « Notre priorité c’est les enfants, afin de faire en sorte que leur cadre environnemental soit bien mais on a vu aussi le contexte des enseignants ». Ces différentes réalités poussent l’association à se tourner désormais vers l’avenir avec en perspective un projet d’urgence « au niveau matériel dans les toilettes à Goma » qui sont dit-il « souvent sources de maladies ».