Cacao : la Côte d’Ivoire et le Ghana lancent un ultimatum aux multinationales

Absents à la réunion organisée à Bruxelles par la fondation mondiale du cacao le mois dernier, la Côte d’Ivoire et le Ghana haussent le ton contre l’industrie du cacao. Ils ont lancé un ultimatum aux multinationales acheteuses afin qu'elles respectent le montant des primes destinées aux planteurs. 
L’initiative Côte ďIvoire-Ghana fixe désormais un délai aux multinationales pour s’accorder sur les revenus des agriculteurs. Dans un communiqué, le Conseil Café Cacao ivoirien a décidé de laisser jusqu’au 20 novembre aux multinationales. Passé ce délai, l’initiative sera susceptible de prendre des mesures pour mettre fin aux programmes de production d’un cacao durable, mais aussi interdire l’accès aux plantations, nécessaire pour la prévision des récoltes.
L’initiative trouve sa décision justifiée. « On ne peut pas reprocher à un pays de défendre les intérêts de ses producteurs. Je ne vois pas de menaces, je vois des dispositions qu’un État prend pour préserver le revenu de ses producteurs. Ce sont eux qui font le plus de sacrifices pour le développement de ce pays », a appuyé le porte-parole du gouvernement Amadou Coulibaly.
Selon lui, ceci vise à attirer l’attention sur le respect des engagements pris afin d’assurer un revenu décent et équitable à leurs producteurs agricoles. Entre les deux pays et l’industrie du cacao, les discussions se poursuivent actuellement dans un contexte d’inflation, notamment liée à la guerre en Ukraine.
L’ultimatum de l’initiative fait suite à une rencontre, il y a une semaine, avec les acteurs du secteur à Abidjan. Pesant pour 60% dans la production mondiale de l’or brun, les deux pays exigent que les multinationales s’engagent concrètement à payer la totalité du différentiel de revenu décent, dont la prime est de 400 dollars par tonne, en plus du cours du cacao.