Burkina Faso : « Ensemble pour le Faso » rejette l’agenda électoral 

Au Burkina, le gouvernement de la transition a fixé hier 29 juin, la date des élections en vue du retour à un ordre constitutionnel normal au 25 février 2025. Ce jeudi, l’Alliance « Ensemble pour le Faso » a dans une déclaration marqué son désaccord. 
Selon l’alliance composée de l’Alliance Panafricaine pour la Refondation (APR-Tilgré), du Mouvement SENS, du Parti pour la Renaissance Nationale (PAREN), du Parti pour la Démocratie et le Socialisme (PDS), et des Progressistes Unis pour le Renouveau (PUR), l’information leur a été communiquée à eux et à d’autres groupes de partis politiques convoqués à la Primature << avec une légèreté déconcertante >>. Cette décision unilatérale explique donc leur désaccord : << Notre Alliance rejette cette démarche unilatérale par laquelle, le gouvernement se donne le droit de fixer de façon non consensuelle l’agenda électoral. Avant d’être un sujet technique, l’élection est une question éminemment politique. C’est en cela que le Protocole de la CEDEAO sur les élections exige que la fixation de l’agenda électoral fasse l’objet d’un large consensus au sein des acteurs politiques et de la société en général >>, peut-on lire dans la déclaration diffusée ce jeudi.
Ils estiment d’ailleurs << suspect que des militaires et des personnalités ne disposant d’aucune expérience politique et électorale s’arrogent sur des bases totalement illégitimes le droit de définir en lieu et place des acteurs politiques l’agenda électoral >>. Pour « Ensemble pour le Faso », le gouvernement souhaite << servir à la CEDEAO le plat chaud du consensus national afin de justifier le délai propose de la transition >>.
Au regard de cette situation, Ensemble pour le Faso a clairement informé qu’elle << rejette l’agenda électoral qui fixe les élections au mois de février 2025 ; maintient sa position pour une durée de la transition n’excédant pas 24 mois à compter de la date de prise de pouvoir par les militaires le 24 janvier 2022 ; invite les autorités de la transition qui ne disposent d’aucune légitimité populaire à traiter avec plus d’égards les acteurs socio-politiques ; Encourage les autorités de la transition à recadrer les objectifs de la transition en se concentrant sur les questions sécuritaires conformément à l’Appel du 29 juin 2022 des Hautes autorités de la chefferie traditionnelle ; invite à la création d’un cadre de dialogue politique sincère où doivent être discutées les questions relatives à l’agenda électoral et aux reformes électorales et politiques en vue de la refondation de notre pays >>.
Elisabeth Zézé Guilavogui