Madagascar veut développer la pisciculture pour lutter contre l’insécurité alimentaire

A Madagascar, une association tente de développer la pisciculture largement sous-exploitée dans le pays. L'objectif pour l'association Siloama qui regroupe des rizipisciculteurs est de soulager les ressources halieutiques sur la côte et dans les Hautes Terres centrales de la Grande Ile afin de lutter contre la malnutrition.
Voir la pisciculture comme une alternative pouvant améliorer les revenus des paysans et lutter contre la malnutrition, c’est la noble mission qu’écouter l’association Siloama. Elle compte une centaine de membres qui regroupe des rizipisciculteurs aux alentours du marais d’Anosilava. Ceux-ci en périphérie de la capitale, Antananarivo pratiquent la rizipisciculture qui allie culture du riz et élevage de poissons.
<< Il y a 310 hectares de rizières ici et sur 30% d’entre elles, on pratique la rizipisciculture. Avec cette technique, l’avantage est double : les poissons ont une meilleure croissance dans les rizières et on récolte deux fois plus de riz. Les tiges sont beaucoup plus fournies. Les poissons mangent les nuisibles et leurs déjections servent aussi d’engrais >>, explique Ravalitera, rizipisciculteur rencontré par RFI à Ambatolampy Tsimahafotsy.
Des carpes et tilapias peuplent ses quatre hectares de rizières. Sur place, il s’attelle dans une baignoire avec deux de ses employés à séparer les femelles des mâles à l’approche de la période de ponte. << Il ne faut pas qu’elles pondent n’importe où. Lorsque les températures montent et que c’est le moment, on les remet ensemble dans ce bassin >>, précise-t-il.
Dans la grande Ile, les habitants consomment en moyenne 4,5 kilos de poisson. Cette consommation assez forte alliée à la technique de culture de Ravalitera a convaincu Philibert Rakotofanampy qui a rejoint le mouvement. Il s’est ravitaillé en alevins et a converti deux hectares de rizières en élevage de poissons. Aujourd’hui, il vend ses carpes à 20 000 ariarys le kilo soit environ 5 euros. <<  Beaucoup de choses ont changé dans notre vie. J’ai pu bâtir deux maisons grâce à la pisciculture. Dans l’association, on partage nos connaissances et on se soutient beaucoup. C’est une filière qui pourrait être beaucoup plus développée mais c’est seulement récemment que l’État s’y intéresse >>, témoigne-t-il.
Avec 9 000 hectares de fleuves et plus de 150 000 hectares de lacs, Madagascar a un grand potentiel. D’ailleurs, le ministère de la Pêche prévoit de développer des fermes aquacoles dans tous les lacs et fleuves du pays. La première étape sera de fournir 200 000 tonnes de poissons d’eau douce par an afin de pallier entre autres, à l’insécurité alimentaire, rapporte RFI.