Littérature : la tradition orale contée dans un livre

A Abidjan, afin de rendre accessible au plus grand nombre de personne les contes issus de la tradition orale, un recueil titré «L’Afrique en conte» va paraître bientôt. Issu de la tradition orale, l'ouvrage est le fruit des associations « Des Livres pour tous » de Marguerite Abouet et « Making waves », en partenariat avec RFI.
L’ouvrage contient 20 contes issus de la tradition orale du Burkina, du Cameroun, du Nigeria, de la Côte d’Ivoire. Pour le rédiger, une équipe de documentalistes a pendant près de deux ans collecté les contes auprès d’écoles et de familles à l’intérieur de la Côte d’Ivoire.
« On demandait par exemple à nos usagers de voir avec les parents s’il y a des contes, s’il y a des histoires tout en rapport avec le patrimoine culturel ivoirien. Et quand ces enfants revenaient vers nous en disant : il y a mon père qui m’a expliqué telle histoire. C’était souvent des contes en langues baoulé, dioula, attié, et nous, il fallait adapter ou du moins trouver les termes exacts en français pour passer ces contes-là », explique Elvis Tanoh qui a participé au projet.
L’ouvrage raconte une multitude d’histoires comme celle d’un crabe et d’une mangouste qui se lient d’amitié, mais se séparent ensuite pour une histoire de jalousie. « On voit un peu ce que la jalousie a poussé la mangouste à faire à son ami le crabe. C’est pour dire à tous les auditeurs ce que la jalousie peut créer, peut provoquer, ça détruit leur amitié. Et en toute chose, il faut quand même être méfiant et ne pas être totalement naïf comme le crabe », précise Rebecca Kompaoré, interprète de ce conte.
Pour pouvoir atteindre plus de personnes, chaque conte est marqué par un QR code. Celui ci lui donne accès à la version sonore de chaque histoire. « L’Afrique en conte » contient des leçons de morale, des leçons de vie que les interprètes cherchent à transmettre de génération en génération. « Cela permet de montrer un peu les valeurs culturelles, les valeurs que l’Africain en général inculque à son enfant, à son entourage, à la famille », déclare Gisèle Gobé, documentaliste.