L’ex président Ahmed Abdallah Sambi condamné à la perpétuité

Ce lundi, l'ancien président comorien Ahmed Abdallah Sambi a été condamné à la réclusion à perpétuité. Il est jugé pour "haute trahison" alors qu'il dénonce le procès comme inéquitable.
<< La Cour de sûreté de l’Etat est une juridiction spéciale dont les décisions ne peuvent pas faire l’objet d’appel. M. Sambi « est condamné à la perpétuité et à la dégradation civique de tous les droits politiques et civils », c’est-à-dire son droit de vote et d’éligibilité, et « la Cour ordonne la confiscation de ses biens et avoirs au profit du Trésor public », a lu son président Omar Ben Ali à l’audience >>, rapporte VOA Afrique.
L’ex président principal opposant du président actuel Sambi est accusé d’être impliqué dans le scandale de la « citoyenneté économique ». Il avait en effet fait voter en 2008 une loi permettant de vendre au prix fort des passeports à ceux en quête d’une nationalité. Pour lui, c’était un moyen de renflouer les caisses de l’Etat en offrant une terre d’accueil administrative. Le préjudice pour le gouvernement s’élève à plus d’1,8 milliard d’euros, selon le procureur, soit plus que le PIB du pays. Et pour Ali Mohamed Djounaid, le procureur qui a réclamé la prison à vie lors des réquisitions, << il a trahi la mission qui lui a été confiée par les Comoriens >>.
La semaine dernière, au premier jour du procès, il était apparu visiblement affaibli après quatre ans de détention préventive alors que la durée légale est fixée à huit mois. Il avait ensuite dénoncé l’illégalité du tribunal, refusant de se présenter au procès pendant toute la suite des débats. Sa fille Tisslame Sambi a déclaré à l’AFP après les réquisitions que << Force est de constater que Sambi gêne l’agenda politique d’Azali Assoumani et qu’il fait tout pour l’écarter >>.