Guinée : Soulay Thiâ’nguel regrette de s’être engagé en politique

Entre l'ancien chargé de communication de l'UFDG et la politique, c'est désormais du passé. Souleymane Bah se plait bien aujourd'hui dans sa nouvelle fonction au service de l'Etat et regrette d'ailleurs son engagement politique. Il s'est exprimé à notre micro ce dimanche 19 novembre 2022 à Paris.
Soulay Thiâ'nguel au micro de Le Média Afrique

Rencontré à Paris en marge de son spectacle « la Cargaison », l’actuel secrétaire général du ministère de l’information et de la communication guinéen et ex chargé de communication du principal parti politique d’opposition guinéenne semble avoir définitivement tourné la page politique : « Je le dis avec beaucoup de regrets de m’être engagé en politique, c’est quelque chose que je regrette. » Docteur en science de l’information et de la communication, celui qui a fait les beaux jours du principal parti d’opposition guinéenne (UFDG) motive cette sortie par deux raisons :

D’abord, une restriction de la liberté d’expression à cause des contraintes et de la ligne politique du parti : « Chaque fois que je devais parler, je devais me poser la question de savoir est-ce que ce que je dis est conforme à ce qu’on attend de moi ou alors lorsque j’écris, tous ce qu’on voit d’abord c’est le chargé de communication de l’UFDG. Je n’avais plus cette possibilité de dire ce que je pense… »

La deuxième raison est plutôt humaniste : « Moi j’ai une sensibilité de la vie humaine » affirme-t-il. Une sensibilité qu’il explique par une phrase en rapport avec les corps de manifestants. Phrase qu’il a entendu en 2019 lors des tensions politiques : « Gardez-les même s’ils pourrissent ». Il ajoute plus loin « Les corps étaient devenus des marchandises, des colis dont tout le monde ne se souciait pas mal de la date de péremption ».

 Interpellé sur sa position politique aujourd’hui, Thiâ’nguel lève rapidement l’équivoque en ces termes : « Etre en politique c’est être responsable d’un parti politique, c’est d’avoir une carte d’un parti politique. Ce que je n’ai pas et ce que j’espère que je n’aurai plus jamais. » 

Pour l’heure, il semble se plaire dans sa nouvelle voie et c’est avec un grand sourire qu’il affirme « S’il y a un regret que je n’ai pas aujourd’hui, c’est d’avoir décidé de quitter la politique ».