Guinée : le gouvernement dos au mur suite au «kidnapping» de deux activistes du FNDC

Conakry, 23 juillet 2024 - La récente mobilisation et les démarches en réaction à l’enlèvement et à la détention secrète de deux activistes du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) suscitent une vive polémique et embarrassent les autorités guinéennes. Le gouvernement, par la voix de son porte-parole Ousmane Gaoual Diallo, dénonce ce qu'il qualifie de campagne de discrédit contre le processus de transition en cours.

Une Campagne de Discrédit ?

« Depuis quelques jours, notre pays fait l’objet d’une campagne de discrédit sauvage et, pire, de nature à diaboliser le processus de transition en cours. À entendre les promoteurs de cela, on pourrait croire que notre pays est à feu et à sang. Alors que rien n’en est. Tout porte à croire qu’il n’y a pas d’autre sujet de débat dans notre pays, il n’y a qu’une simple volonté de peindre en noir les marches glorieuses de notre patrie à la recherche du bien-être pour tous », a voulu balayer d’un revers de main Ousmane Gaoual Diallo, Porte-parole du gouvernement de transition.

Poursuivant, il critique particulièrement les prises de position de certains acteurs, notamment l’avocat Maîtres Brengarth et Bourdon qui appelaient à travers une lettre au procureur de la CPI à ce que les « prisonniers politiques, soient mis en liberté de toute urgence, ou que leurs corps soient rendus à leurs familles s’ils sont décédés ».  Ces propos, comme une pilule, ont du mal à passer à Conakry qui les considèrent comme des allégations qui pourraient entraîner des actions judiciaires. « Vous pouvez vous inquiéter légitimement (…) ce type de déclaration ne peut être dite ailleurs et sur des pays comme notre pays. Et ce n’est pas acceptable !  »

Le climat politique en Guinée reste tendu, avec une illisibilité du calendrier de retour à l’ordre constitutionnel  divise l’opinion publique. La situation préoccupante des activistes du FNDC succède le décès du Général Sadiba Koulibaly. Les critiques internationales mettent en lumière les défis auxquels la transition fait face. La position du gouvernement guinéen, telle qu’exprimée par son porte-parole, souligne une volonté de défendre le processus de transition contre ce qu’il considère comme des attaques injustifiées.

Toutefois, la communauté internationale et les organisations de défense des droits de l’homme ne conjuguent pas le même verbe. Elles continuent de hausser le ton face à ce qu’elles qualifient de « disparition forcée » selon Amnesty International. L’ONU pousse le bouchon en rappelant que « toute personne responsable de tout type de violation des droits de l’homme à leur encontre doit être tenue responsable…»

À rappeler que le jour de leur arrestation, Oumar Sylla a appelé sur les réseaux sociaux à se vêtir de rouge le 11 juillet pour manifester, entre autres, contre la répression des médias et la cherté de la vie.