En Ouganda, la possibilité d’une greffe d’organes apporte de l’espoir

Transplanter des organes sans quitter le territoire ougandais, le Parlement ougandais est entrain d'en examiner la possibilité. Ceci à travers une proposition de loi qui permettrait de réaliser des transplantations d'organes dans le pays pour la première fois.
Virus or bacteria infected human liver, liver disease, scientific background
La dite proposition de loi prévoit la création d’une liste d’attente nationale de receveurs d’organes et l’établissement de centres de transplantation spécialisés dans tout le pays. Au principal hôpital national de Mulago, à Kampala, une salle d’opération a déjà été mise en place. Une centaine d’agents de santé ougandais, dont des chirurgiens, des infirmières et des spécialistes postopératoires, ont également déjà été formés à l’étranger, principalement pour effectuer des transplantations rénales.
Des banques d’organes seront également créées pour ceux qui souhaitent faire un don mais pas seulement pour les reins. << Nous pensons également à des greffes de cornée pour les yeux et à des banques de peau pour les patients victimes de brûlures >>, a expliqué le Dr Fualal Jane Odubu, président de l’Uganda Medical Board. Si la loi est adopté, le processus devrait être plus simple. Le coût de l’opération et des soins de rétablissement pourrait être ramené à environ 8 000 dollars contre 30 000 dollars pour une opération à l’étranger, seule option actuellement.
Pour les partisans de la proposition de loi, l’Ouganda a besoin d’une législation spéciale pour créer un cadre sûr, soumis à une réglementation stricte, afin de s’assurer qu’il n’y a pas d’abus.
<< En adoptant la mesure, l’Ouganda rejoindra ainsi la courte liste de pays africains, dont l’Afrique du Sud, la Tunisie et le Kenya, qui disposent à la fois des réglementations et des installations sanitaires nécessaires pour que les transplantations d’organes soient possibles sur leur territoire >>, indique la BBC. En attendant, pour les patients ougandais atteints d’insuffisance rénale, l’Inde et la Turquie restent les destinations les plus populaires. Leurs parents proches sont toutefois les seuls autorisés à être donneurs et les voyages doivent être approuvés par le Conseil médical ougandais pour éviter le trafic d’organes ou que des personnes soient contraintes d’offrir leurs organes.
Pour Annita Twongyeirwe souffrant d’insuffisance rénale depuis trois ans, l’espoir est permis avec cette nouvelle proposition de loi. << Elle aiderait les patients comme nous à pouvoir bénéficier de greffes. Donner un rein, c’est donner une autre vie à quelqu’un…Certaines personnes craignent d’encourir tous les coûts d’un voyage à l’étranger, et il se peut qu’une fois sur place, le donneur change d’avis. Si la transplantation se fait ici, chez nous, c’est moins stressant >>, a-t-elle déclaré.
Elisabeth Zézé Guilavogui