Après son discours raciste, Kaïs Saïed joue en vain la carte de l’apaisement 

Après le discours virulent du président Kais Saied contre les migrants noirs subsahariens et l'immigration clandestine, le pays joue la carte de l'apaisement. Dimanche, le pays a annoncé des mesures en faveur des étudiants et migrants originaires d'Afrique subsaharienne après des agressions et des manifestations d'hostilité à leur encontre.
En plus d’un numéro vert créé pour signaler toute violation à l’encontre des résidents des pays africains, la présidence de la République, le gouvernement et le ministère des Affaires étrangères tunisiens ont annoncé des << mesures pour améliorer la situation des étrangers en Tunisie et faciliter les procédures de régularisation de leur situation >>.
En premier, les autorités ont décidé << de délivrer des cartes de séjour d’un an aux étudiants ressortissants de pays frères africains pour faciliter leur séjour et leur permettre de renouveler périodiquement leurs documents >>. Ensuite, il a été décidé que les attestations de résidence seront prolongé de trois à six mois pour les personnes venant de nombreux pays subsahariens. Ceux de la Côte d’Ivoire par exemple vont bénéficier d’une exemption de visa de trois mois à l’entrée en Tunisie.
Les autorités de Tunis souhaitent également << faciliter les opérations de retour volontaire dans un cadre organisé et en coordination avec leurs missions diplomatiques >> pour les candidats volontaires qui seront « exemptés » des pénalités s’élevant à 80 dinars par mois et dépassant pour certains les 1.000 euros. Elles ont également promis de renforcer l’accompagnement et l’assistance sanitaire et sociale aux migrants par l’intermédiaire du Croissant-Rouge.
Malgré cette « tardive sollicitude » du gouvernement tunisien, des convois de subsahariens quittent le pays où les propos du président Saied ont exacerbé les violences et la haine à leur encontre. Samedi 04 mars déjà, environ 300 Ivoiriens et Maliens ont été rapatriés après cinquante Guinéens mercredi. Les témoins de ces violences décrivent « un déferlement de haine » et des agressions depuis des déclarations du président tunisien. Selon VOA Afrique, << des dizaines de subsahariens ont été arrêtés lors de contrôles policiers au faciès. De nombreuses agressions physiques ont été recensées et des migrants ont témoigné auprès d’ONG avoir été pourchassés et détroussés par de véritables « milices » >>.
La Banque mondiale aussi suspend sa collaboration avec la Tunisie. C’est ce qu’a déclaré, David Malpass, président de la banque mondiale. Dans cette note, transmise tard dans la nuit de dimanche à nos confrères de LSI AFRICA. M. Malpass a précisé que la banque suspendait le Cadre de partenariat pays de la Tunisie et avait reporté jusqu’à nouvel ordre la réunion du conseil d’administration initialement prévue le 21 mars, et qui devait permettre d’examiner un nouvel engagement stratégique avec le pays.