« Je ne serai pas candidat en 2025. Mon épouse m’a conseillé de ne pas me présenter. Je respecte donc ses conseils », a-t-il déclaré à la presse après le conseil des ministres. Selon lui, cette décision est le fruit d’une réflexion commune avec sa femme, qui lui aurait fait comprendre qu’il ne méritait pas de subir les insultes et attaques qui accompagnent la vie politique du pays.
« Ces derniers jours, je revenais de voyage, et dans l’avion, mon épouse m’interpelle : ‘Monsieur le Président, je crois que tu ne dois pas te présenter à la prochaine présidentielle.’ Surpris, je lui demande pourquoi ? Elle me répond : ‘Parce que tu ne mérites pas qu’on t’insulte autant.’ Après avoir mûrement réfléchi, le lendemain, je lui dis : ‘Vous avez raison, j’ai entendu vos conseils, je ne serai pas candidat en 2025.’ »
Le président Embaló, élu en 2019, a toujours fait face à un environnement politique difficile, marqué par une instabilité chronique, la pauvreté endémique et la corruption rampante. La Guinée-Bissau, petit pays d’Afrique de l’Ouest, est régulièrement citée comme une plaque tournante du narcotrafic, facilitée par la complicité présumée de certains hauts gradés de l’armée et de responsables gouvernementaux. Le dirigeant a d’ailleurs souvent dénoncé ces pratiques, et son mandat a été ponctué de tensions avec divers acteurs politiques et militaires.
Un avenir politique incertain
Malgré cette décision de ne pas se représenter, Sissoco Embaló a fait savoir qu’il veillerait à ce que son successeur réponde aux attentes d’une plus grande honnêteté et d’un plus grand sérieux que ceux qu’il qualifie de « rivaux indignes ». Il s’est fermement opposé à la candidature de plusieurs figures politiques de premier plan du pays, notamment Domingos Simoes Pereira, Nuno Nabiam et Braima Camara, qu’il accuse implicitement d’absence de probité.
« Je peux vous garantir que ce ne sera ni Domingos Simoes Pereira, ni Nuno Nabiam, ni Braima Camara qui me remplaceront. C’est une autre personne, mieux que nous, qui me remplacera. C’est ce que mérite la Guinée-Bissau », a-t-il affirmé, avant d’ajouter : « Je ne serai pas remplacé par un bandit. »
Toutefois, des doutes subsistent sur le caractère définitif de cette décision. Selon des sources proches du président, notamment citées par Jeune Afrique, Embaló n’exclut pas totalement de « reconsidérer » sa position et pourrait revenir sur sa non-candidature, si les circonstances l’exigent.
Laisser un commentaire