Soudan : militaires et civils signent un accord pour mettre fin à la crise politique

Ce lundi, les militaires au pouvoir et certains groupes civils ont trouvé un compromis pour une transition de deux ans au Palais républicain du Soudan. La signature de ce premier accord intervient après des mois de négociations, aidées par des médiations internationales. 
Ledit accord a été signé en présence de représentants de l’ONU, de l’UA et de diplomates occidentaux ainsi que d’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis. Le représentant spécial de l’ONU, Volker Perthes, et celui de l’Union africaine, Mohamed Belaish étaient également présents. Il a été signé par le général Burhane, le commandant paramilitaire Mohamed Hamdan Daglo ainsi que plusieurs groupes civils, notamment les Forces pour la liberté et le changement (FFC) évincées lors du coup d’Etat.
Les comités de résistance, grand réseau populaire au cœur des manifestations ont boycotté et appelé à descendre dans la rue et les marches ont d’ailleurs commencé dans le pays. Les islamistes favorables à l’ancien régime et les anciens groupes rebelles qui ont fait la paix avec Khartoum en 2020 étaient également absents.
L’accord annonce la sortie des militaires de la sphère politique et le choix d’un premier ministre civil par les groupes civils signataires afin de superviser une transition de deux ans. Le décompte pour cela débutera après sa nomination. Le texte indique également que l’armée devrait former un nouveau Conseil de défense et de sécurité placé sous la direction du chef du gouvernement. Il mentionne aussi une unification de l’armée, avec une reprise du contrôle des entreprises aujourd’hui possédées par les militaires. Selon le FFC, l’accord cadre jette les bases de l’établissement d’une autorité civile de transition.
La deuxième phase de l’accord comprend un accord final traitant de questions comme la justice transitionnelle et les réformes de l’armée. Cette seconde phase devrait être achevée d’ici quelques semaines, selon un communiqué des FFC.
Il faut noter que le coup d’Etat du général Burhane le 25 octobre 2021 a fait dérailler une transition difficile vers un régime civil installé après l’éviction en 2019 de l’ancien président Omar el-Béchir, resté au pouvoir pendant près de trois décennies. L’accord avait été annoncé à l’issue d’une réunion vendredi entre les Forces pour la liberté et le changement et d’autres groupes politiques avec de hauts responsables militaires, en présence de responsables de l’Union africaine, de l’ONU, de l’IGAD, ainsi que de diplomates occidentaux. C’est la première étape d’un processus politique en deux phases.