RDC : le pays se dote d’un département d’intelligence économique pour surveiller des secteurs stratégiques

La mission du DIEF inclut la surveillance de la gestion des deniers publics, renforçant ainsi le contrôle des secteurs stratégiques essentiels à la nation. Les crimes économiques, qui impactent lourdement l’économie et la sécurité nationale, sont une préoccupation majeure pour le président Félix Tshisekedi. Selon un proche du président, l’établissement du DIEF est un « souffle nouveau » pour l’ANR, visant à moderniser et à intensifier ses capacités d’analyse et d’action dans des secteurs critiques.

Le DIEF concentrera ses efforts sur la surveillance de secteurs stratégiques tels que l’énergie, les télécommunications, les nouvelles technologies de l’information, et le cyberespace. Chargé de protéger la sûreté de l’État, le département surveillera également les activités fiscales, parafiscales, bancaires, et non bancaires, qui représentent de grands défis pour le pays. Depuis octobre 2022, le Groupe d’Action Financière (GAFI) a placé la RDC sur la liste des « juridictions sous surveillance renforcée », mettant en lumière la nécessité pour le pays de faire de la confiscation des produits du crime une priorité politique.

Un autre rôle crucial du DIEF sera de surveiller les flux de capitaux et les transactions des institutions financières, ainsi que la gestion des ressources naturelles et d’autres produits stratégiques. Ces derniers mois, plusieurs acteurs économiques, suspectés d’être impliqués dans des trafics illégaux d’or au Sud-Kivu, ont été arrêtés, démontrant l’importance d’une telle surveillance.

Le DIEF complète le dispositif existant, notamment la Cellule Nationale des Renseignements Financiers (CENAREF), placée sous l’autorité du ministre des Finances. Selon des sources sécuritaires, le DIEF bénéficiera du réseau d’agents de l’ANR, présents à travers tout le pays, pour mener à bien sa mission.

Avec ce nouveau département, la RDC espère renforcer sa capacité à anticiper et à répondre aux menaces économiques, tout en favorisant une gestion plus transparente et efficace de ses ressources stratégiques. Cette initiative représente une étape significative dans la lutte contre les crimes économiques et la protection de l’économie nationale.