Le patrimoine immatériel de l’humanité accueille trois traditions africaines

La Harissa, le chant raï et la danse kalela ont tous été inscrits au patrimoine immatériel de l'humanité ce jeudi par le Comité du patrimoine culturel immatériel de l'Unesco, lors de sa 17ème session qui se tient à Rabat, au Maroc. La liste compte désormais aujourd'hui plus 530 éléments inscrits, dont 72 nécessitent une sauvegarde urgente.
Ce jeudi, les membres de l’organisation ont validé l’inscription de ces trois traditions musicales et culinaires au patrimoine culturel immatériel de l’humanité après de longs débats. La harissa est un condiment national en Tunisie confectionné à base de piments. Elle est cuisinée à partir de piments séchés au soleil, d’épices et d’huile d’olive qui la conserve et en atténue le piquant. Pour son inscription, il n’y a pas eu de débats car pour le comité, la candidature a rempli les cinq critères exigés et a donc été inscrite à sa liste de patrimoine immatériel « la harissa, savoirs, savoir-faire et pratiques culinaires et sociales ». « La Tunisie est fière de cette inscription, la harissa a une valeur symbolique importante, elle représente la chaleur, l’activité et la vitalité », a tout de suite réagi le représentant tunisien dans l’hémicycle.
« Utilisée comme condiment, ingrédient, ou même un plat à part entière, la harissa est bien connue sur tout le territoire tunisien où elle est consommée et produite, en particulier dans les régions qui cultivent le piment… Elle est perçue comme un élément identitaire du patrimoine culinaire national, et un facteur de cohésion sociale… Préparée et consommée sur tout le territoire tunisien, la harissa est perçue comme un élément fédérateur de tout un pays… Faisant partie intégrante des provisions domestiques et des traditions culinaires et alimentaires quotidiennes de toute la société tunisienne, la harissa est préparée, le plus souvent, par les femmes dans un cadre familial ou vicinal convivial, à caractère festif, marqué par une entraide communautaire remarquable », explique le dossier de candidature.
Pour la danse kalela, danse traditionnelle née durant l’époque coloniale, les débats ont été bien plus longs. La candidature zambienne a été soutenue par beaucoup de pays comme la Suède, l’Arabie saoudite ou encore le Botswana. Le Burkina Faso a pour sa part demandé des précisions pour renforcer le dossier mais après 40 minutes de discussions, elle a finalement été inscrite au patrimoine.
Le raï, chant populaire d’Algérie n’a également pas fait l’objet de débats. Le dossier algérien a été validé par le comité de candidature. « L’inscription du raï, chant populaire d’Algérie sur les listes, constitue pour mon pays un acte décisif de reconnaissance par le monde », a déclaré en visioconférence depuis Alger, la ministre de la Culture, Soraya Mouloudjji.
La Harissa, le raï et la danse kalela sont donc désormais protégés par l’Unesco. L’organisation a invité tous les États du continent africain à engager des procédures d’inscription au patrimoine immatériel de l’organisation.