Le blanchiment d’argent expliqué aux débutants

Les mécanismes de contrôle de la gestion de la chose publique évoluent. Au même titre, les stratagèmes pour contourner ces règles s'accentuent. De manière basique et pédagogique, Emmanuel Zogbelemou, Chargé de Consolidation et Reporting Financier chez KPMG France revient de manière ludique sur un aspect du blanchiment d'argent.


Ce matin je me suis réveillé avec un sujet, dont je veux parler : le blanchiment d’argent.

Je vais en parler de façon ludique pour que ce soit facile à comprendre. Dans les prochains jours, c’est peut-être un terme qui sera récurrent avec l’opérationnalisation de la CRIEF…

Supposons que, dans une famille, un enfant X vole une forte somme d’argent, ensuite achète une voiture avec cet argent (la phase de placement). Cependant, pour ne pas réveiller des soupçons, le voleur gare la voiture chez un pote qui a les moyens de s’acheter ce type de voiture.

Un mois plus tard, le jour de son anniversaire, le pote en question vient lui « offrir » la voiture susmentionnée en présence des parents et de toute la famille (la phase d’empilage).

Il brouille ainsi l’origine de cette voiture en faisant croire que c’est son pote qui lui a offert cette voiture (il donne donc une origine licite à ce bien).

Ayant donné une origine licite à ce bien, il décide de le revendre et d’investir dans un business quelconque… Il s’agit de la phase d’intégration (cela consiste à investir les fonds d’origine frauduleuse dans les circuits légaux de l’économie et en tirer des bénéfices).

En trois opérations, il vient ainsi de blanchir l’argent volé… C’est exactement le même process que certains utilisent en Guinée, le secteur de prédilection est l’immobilier.

Il existe des montages financiers encore plus complexes que cet exemple.

NB : À ne pas reproduire chez vous !!! 

Emmanuel Zogbelemou

Chargé de Consolidation et Reporting Financier chez KPMG France