Guinée : ces nouveaux critères d’éligibilité présidentielle dans l’avant-projet de constitution qui excluent les candidats suivants

Conakry, 27 juillet 2024 - Présenté en plénière ce lundi 29 juillet à l'assemblée nationale, l'introduction de l'avant-projet de la future constitution guinéenne fixe de nouveaux critères pour l'éligibilité à la présidence de la République. Si ce projet est adopté, il pourrait entraîner des changements significatifs dans le paysage politique guinéen, notamment en ce qui concerne les âges minimum et maximum pour se présenter à l'élection présidentielle.

Selon l’avant-projet, l’âge pour être candidat à la prochaine élection présidentielle sera fixé à un minimum de 35 ans et un maximum de 80 ans. Cette disposition, si elle est adoptée telle quelle, exclurait certains des acteurs politiques de premier plan du pays. Par exemple, Alpha Condé, né en 1938, et Sidya Touré, né en 1945, seraient déjà hors course pour l’élection présidentielle si celle-ci était prévue en 2025.

Des candidats potentiels en 2025 ?

En revanche, des figures politiques comme Cellou Dalein Diallo, Lansana Kouyaté, et François Lounceny Fall, qui auront respectivement 73, 75 et 76 ans en 2025, pourraient encore se présenter et profiter de cette nouvelle législation. Toutefois, remplir la condition d’âge ne sera pas suffisant pour se qualifier pour la course présidentielle.

Autres conditions d’éligibilité

Outre les critères d’âge, l’avant-projet de constitution impose plusieurs autres conditions pour être candidat à la présidence :

  • Nationalité : Le candidat doit être guinéen d’origine et né de parents dont au moins un est guinéen.
  • Résidence : Le candidat doit avoir sa résidence principale en République de Guinée.
  • Droits civils et politiques : Le candidat doit jouir de ses droits civils et politiques.
  • Santé : Le candidat doit être certifié en bonne santé physique et mentale par un collège multidisciplinaire de médecins assermentés, institué par la Cour constitutionnelle.
  • Soutien : Le candidat doit être présenté soit par un parti politique conforme à la constitution et aux lois, soit à titre de candidat indépendant remplissant les conditions de parrainage requises.
  • Déclaration de biens : Le candidat doit joindre une copie authentique de la déclaration écrite sur l’honneur de ses biens.

Alors que le pays traverse une vague d’enlèvements d’activistes et un acteur politique, l’adoption de ce projet de constitution pourrait marquer un tournant dans la politique guinéenne, en écartant certains anciens leaders et en ouvrant la voie à une nouvelle génération de dirigeants. Il reste à voir comment ces réformes seront perçues par les acteurs politiques et la population, et quelles seront les répercussions sur la prochaine élection présidentielle.