Élections présidentielles en Algérie : entre désillusion et faible mobilisation

Alors que l’élection présidentielle algérienne approche, le président sortant Abdelmadjid Tebboune, 78 ans, semble bien parti pour décrocher un second mandat. Cependant, l'enthousiasme des électeurs est loin d'être palpable, beaucoup estimant que ce scrutin ne changera pas le statu quo.

Depuis les élections de 2019, marquées par des espoirs de changement après les manifestations massives du mouvement Hirak, le sentiment de déception domine. Walid Ait Hassan, un jeune électeur algérois, interrogé par nos confrères d’Africanews résume l’état d’esprit ambiant : « Je n’attends aucun changement de cette élection, car je n’ai pas vu d’amélioration depuis 2019. Pendant la campagne, des promesses sont faites, mais ensuite, on découvre que ce sont des mensonges. »

Le paysage politique pour cette élection est dominé par trois candidats, mais aucun ne parvient à susciter l’engouement populaire. Aux côtés de Tebboune, deux challengers tentent leur chance : Abdelaali Hassani Cherif, un islamiste de 57 ans, et Youcef Aouchiche, 41 ans, socialiste et ancien journaliste représentant un grand parti d’opposition de centre-gauche. Néanmoins, les trois candidats peinent à convaincre les citoyens d’un réel changement.

Les élections de 2019 avaient suscité de grands espoirs, notamment chez les militants du Hirak, qui avaient réclamé des réformes profondes et la fin du système politique dominé par l’armée. Cependant, ces aspirations se sont heurtées à la réalité d’un scrutin critiqué par de nombreux observateurs comme une simple formalité. Plusieurs partis politiques avaient même choisi de boycotter ces élections, aggravant le climat de méfiance envers les institutions.

L’analyste politique Tarik Hafid souligne que l’enjeu principal de cette élection ne réside pas tant dans la victoire attendue de Tebboune, mais dans le taux de participation. « Le vrai enjeu sera le taux de participation et le soutien populaire. Est-ce que les Algériens se rendront en masse aux urnes samedi prochain, le 7 septembre, pour participer à cette élection ? » s’interroge-t-il.

Alors que le jour du scrutin approche, les interrogations sur le taux de participation demeurent.