La Guinée, pays d’Afrique de l’ouest, est à l’instar de ses homologues, confrontée à l’avènement de la communication numérique. Grâce à ses différents outils, elle participe pleinement à la vie de plusieurs institutions. Parmi elles : les partis politiques. Soucieux de l’importance de l’outil numérique, ce nouveau champ est très investi par les politiques pour plusieurs raisons : la quête de notoriété, la construction d’une image de marque, la mobilisation des partisans et l’information. Ce dernier aspect est de loin, le plus utilisé. Informer sur chaque déplacement du candidat, ses actions, ses interventions ou celles, quelques fois de membres du bureau politique.
L’information suffit-elle pour communiquer ?
Dans le contexte guinéen de la communication politique numérique il est important avant tout d’avoir un concept, une vision claire d’une réalité pour laquelle on s’engage. Bien que les finalités pour les uns et les autres soient différentes, attelons-nous à l’une des formes que peut revêtir cette communication : le numérique.
Le contenu donne le pouvoir
La plus belle des communication nécessite du contenu, un discours construit autour d’un concept déclinable sur différents supports. L’inversion de ce processus conduit souvent à un tarissement d’idées qui fait forcément recourir à l’information. Le champ politique est une zone d’affirmation perpétuelle et de nécessaire existence dans le débat public. Occuper cet espace invite à être à mesure de faire et faire faire l’actualité. Mais le contenu n’est pas que discursif. Il est aussi visuel et répond à des exigences pour une parfaite cohérence de la marque.
Un bon format pour une bonne lisibilité
Ils sont nombreux les partis politiques qui, dans leurs communications, utilisent des éléments sous forme de visuels (Photoshop, Canva…) et de vidéos. L’usage des Gifs n’est pas encore assez répandu en Guinée. Dans les deux cas, il est important de mettre l’accent sur les formats des supports. Dans leurs conceptions, les outils utilisés pour la diffusion de ces supports ont aussi des exigences. Si sur Facebook, la taille recommandée est de 1200×630 pixels, sur Instagram, une publication au format carré est de 1080x1080px et 1200x628px pour le format paysage. Quant à twitter, la dimension du visuel pour le partage d’une image se sit entre 440 x 220 pixels.
Rassurez-vous, je ne vais sans doute pas vous fatiguer avec les chiffres. Mais laissez moi rajouter que ces dimensions citées ci-haut sont variables en fonction des mises à jour et ne sont valables que pour les publications, c’est à dire qu’elles ne sont pas adaptées au format de la publicité, la photo de couverture, les Gifs, les mèmes etc…
La cohérence dans la communication numérique
Si en entreprise il y a des responsables marque en charge du bon usage de la charte et de la cohérence des éléments visuels en rapport avec la marque, les partis politiques guinéens devraient aussi s’y mettre davantage. Les couleurs sont des éléments référentiels pour le public. Mais ce n’est pas tout, la disposition des éléments (texte, image) sur les supports, la chanson etc… sont des facteurs clés pour une bonne présence numérique. Chaque visuel publié doit être cohérent avec le précédent tant dans la disposition que dans les codes couleurs etc… C’est le principe même de la cohérence. Mais ce travail s’élabore en amont.
Pour finir, je voulais par ce procédé très académique, j’avoue, rappeler la nécessité de tenir compte de ce que d’autres appellent malheureusement avec mépris « les détails ». Ce sont ces pratiques professionnelles qui font les spécialistes de la communication. Leurs observations débouchent sur un travail de qualité ce qui favorisera le perpétuel recours aux communicants. Comme le martèle Frédéric Fougerat, « la Com est un métier ». Pour incarner cette expression, il faut que chaque communicant politique guinéen devienne ambassadeur de chacune de ces pratiques professionnelles pour rendre sa grandeur à la communication politique numérique en Guinée longtemps prise en « otage ».
Lucien Blémou, spécialiste en communication politique et institutionnelle