Au Cameroun, un écologiste alerte sur la dégradation de la mangrove

Didier Yimkoua est un militant écologiste au Cameroun. Sur place, il s'inquiète de la dégradation de la mangrove camerounaise qui, selon les estimations est détruite à plus de 24%.
« Il faut en tenir compte, il y a une poussée démographique énorme. Si rien n’est fait, d’ici à 50 ans des villes comme Kribi, Limbé, Douala seront immergées. Donc il y a une menace d’immersion d’ici à 50 ans, parce que la mangrove, au départ, est la première barrière naturelle entre le milieu continental et le milieu aquatique. À Kribi, on constate que la voie d’accès principale d’entrée à Kribi est menacée de rupture », alerte Didier Yimkoua, militant écologiste et prescripteur du Mouvement Écologie en Marche.
Pour lui comme pour beaucoup d’autres personnes, les facteurs de dégradation de la mangrove notamment camerounaise sont connus. Ce sont notamment la construction d’habitations, d’infrastructures portuaires, l’extraction du bois pour se chauffer ou le fait de fumer le poisson. Il est donc essentiel de prendre en compte la mangrove dans les projets de développements des zones côtières.
Alertant sur le fait que dans le Rio Del Rey, est de la péninsule de Bakassi dans la région du Sud-Ouest, l’insécurité empêche les programmes de protection de la mangrove, il ajoute : « les maisons qui sont situées tout le long de la côte, on peut observer des fissures, donc il faut penser à un projet énorme, un projet important de reboisement de la mangrove. Est-ce qu’il faut construire des digues avec des pierres ? Cela coûterait très cher, mais on sera obligé d’aller vers là parce qu’avec le changement climatique, il y a la montée des eaux, et on ne peut pas faire autrement ».
Au lendemain de la COP27 et pendant que les dirigeants discutent à la COP15 à Montréal, sera-t-il entendu?