Sur place, des morceaux de pirogues sculptées et peintes sont visibles ici et là. L’artiste dans ses sculptures utilise la notion de verticalité pour mettre en lien la mer et le ciel. « Chacun à une manière de se mettre debout. Pour moi, c’est l’art qui me sert à me tenir debout », explique Temandrota, grand adepte de la récupération et du recyclage, à RFI.
Ses sculptures et compositions d’une grande sensibilité, sont empruntes de poésie et de métaphores sur le monde actuel. Son installation baptisée « Ambinambe », du nom d’un village de pêcheurs de langoustes, compte une trentaine de pagaies en bois et des nattes colorées tissées telles des nasses. Ces sculptures et compositions sont confectionnés à base de déchets.
« Ces emballages de biscuits, de nouilles, de chewing-gum sont déversés dans les marchés populaires du village. En fait, une bonne partie de mon travail essaie d’interpeller les gens sur ces produits périmés ou en fin de vie, qui viennent d’ailleurs, qui sont déversés sur nos marchés, et que les gens achètent parce que c’est bon marché. Ces nattes que j’ai créées autour de ces emballages est un questionnement sur la mondialisation. Et en même temps, quand je crée ces nattes, c’est pour créer des discours, des palabres, autour du village aussi. C’est une manière pour moi de partager mon travail, mon regard sur la société, avec cette communauté de pêcheurs. Et que eux partagent avec moi leur savoir-faire de tressage de casiers, de piège à langoustes », a-t-il indiqué.