En Tunisie, le plan de développement du gouvernement mise sur le secteur privé 

Le plan de développement 2023-2025 présenté ce mardi 03 janvier 2023 mise sur les investissements du secteur privé, une nette reprise de la production des phosphates et une agriculture plus verte.
Selon Samir Saïed, ministre de l’Economie et de la Planification, Ce plan privilégie un nouveau modèle de développement pour rétablir les équilibres économiques et combattre la montée de la pauvreté qui touche 20% des 12 millions de Tunisiens. Le gouvernement de la première ministre Najla Bouden se veut d’ailleurs plutôt prudent et réaliste dans sa nouvelle stratégie 2023-2025. Ce qui explique la prévision d’une baisse plutôt lente du taux de chômage à 14% en 2025 contre un peu plus de 15% en 2022. Différents chapitres du programme ont été présentés par chacun des ministres du gouvernement. Le programme table sur une croissance modeste de 2,1% en 2023.
Afin d’atteindre cette croissance, le gouvernement mise sur des investissements publics nécessaires de 12,3 milliards Usd (entre 2023-2025) dont 8,7 mds à travers le budget de l’Etat et 3,6 milliards Usd à travers les entreprises publiques ; et l’augmentation des investissements du secteur privé. « Une bonne partie des investissements seront canalisés vers le secteur industriel, dont le poids dans l’économie doit passer de 15% du PIB en 2022 à 18% en 2025, avec une hausse prévue des exportations de 12 à 18 milliards de dollars annuels », a précisé chez Afrimag Neila Gonji, ministre de l’Industrie.
Un accroissement de la production de phosphates (l’une des rares ressources naturelles du pays) est prévu dans le plan de développement. Elle devrait passer de 3,7 millions de tonnes (Mt) annuelles actuellement à 5,6 Mt en 2023 avant un doublement à 12 Mt en 2025. « Pour promouvoir une agriculture « plus verte », les autorités encourageront l’innovation via des starts-ups spécialisées dans le recyclage de l’eau et la lutte contre la sécheresse qui sévit notamment dans le centre et sud du pays. Le gouvernement parie aussi sur la transition énergétique en autorisant l’exploitation de terrains agricoles pour produire de l’électricité à partir de sources renouvelables (solaire, éolien). Le plan triennal prévoit en outre une amélioration des filets de protection sociale avec par exemple une indemnisation pour les familles prenant en charge une personne âgée isolée et des investissements dans l’éducation comme la généralisation des écoles de la deuxième chance pour les élèves en décrochage scolaire », rapporte Afrimag.