Fatou, 53 ans, diplômée de l’Ecole nationale des beaux-arts de Dakar, est une activiste passionnée de dessin, de peinture, de design, de sculptures etc. Elle a bien voulu m’accorder une interview (pour Le Média Afrique) sur son travail fabuleux et surtout, l’anecdote derrière l’exposition qui m’a valu sa découverte. C’était pendant de la Semaine culturelle africaine de l’UNESCO (tenue du 23 au 25 mai 2022, à la maison de l’UNESCO au cœur de Paris). Retrouvez l’anecdote en fin d’interview, pour les plus curieux.
Interview:
Vous êtes une artiste peintre. Vous êtes aussi une femme, ce n’est pas rien. Selon-vous, quelle place occupe l’art de la femme africaine sur le continent ?
L’art de manière générale a une place centrale. Les artistes peintres femmes aussi ont une place prépondérante. Les femmes font partie intégrante de l’art. Moi par exemple, comme tout artiste, devant mes palettes de couleur, je fais un choix car j’ai des objectifs. L’art étant un moyen d’expression, il faut dans le processus de création avoir des objectifs. A travers mes tableaux, je m’exprime sur la condition des femmes comme le maintien des filles à l’école, les violences faites au femmes, l’excision et le réchauffement climatique.
Parce que les femmes sont au cœur de ces sujets, à travers mes collaborations avec l’Etat sénégalais, ou des organismes à l’instar d’Amnesty International, je fais des expositions mettant les femmes au cœur des thématiques comme l’eau, l’environnement, l’éducation, la santé etc.
Quel accueil le Sénégal réserve-t-il à votre travail, comparé à l’international ? Comment le sénégalais comprend-t-il l’art en général ?
C’est compliqué, mais on est là, on est présent. Et je pense que l’art n’a pas besoin d’être expliqué. Toutefois, on se bat pour l’émergence d’une conscience citoyenne et l’enrichissement de la créativité au Sénégal et dans le monde.
De quel courant de peinture êtes-vous ?
L’abstrait. Je travaille sur l’abstraction, avec des couleurs chaudes qui caricaturent un peu notre continent africain. Je travaille la matière avec les formes et les couleurs décrivant une convergence entre partage des peuples et condition féminine.
Fatou Kine DIAKHATE qui a une carrière de plus de 25 ans, m’a confié que cette exposition constitue pour elle “une renaissance. Je suis malade et alitée depuis plus de 7 ans. Pendant tout ce temps je n’ai vu de couleur que des blouses blanches des médecins et infirmiers. Toutes les œuvres de cette exposition ont été réalisées dans ma chambre médicalisée”.
La chose exceptionnelle est que les œuvres de Fatou sont toutes colorées et gigantesques (à voir notamment son tableau 100 X 100 Massage de paix et de lumière). Découvrez plus sur son blog https://fkdeco.art.blog.
Fatoumata Kouyaté,
Communication politique, médias d’influence, Lobbying, communication éditoriale et militantisme RSE