Rwanda : le pays dispose d’un nouveau traitement adapté contre le cancer du col de l’utérus

Parmi les femmes d’Afrique de l’Est notamment chez les rwandaises, le cancer du col de l’utérus est le plus fréquent, touchant 42 individus sur 100.000 (contre un peu plus de 13 sur 100.000 à l'échelle mondiale) selon l'Institut national des statistiques du Rwanda. Et la peur de se faire dépister en raison de la peur et de la stigmatisation entourant la maladie fait que de nombreuses femmes trainent ce cancer sans espoir d’une vie meilleure.
Mais Lilian peut désormais espérer. En effet, son cancer du col a été traité quatre mois après son diagnostic, grâce à un nouveau dispositif testé par son pays en 2020. Celui-ci traite les lésions précancéreuses par la chaleur et peut être utilisé dans les pays ayant un accès limité à des équipements ou installations médicales de pointe. « L’infirmière qui m’a soignée a utilisé un petit gadget qui ressemblait à un pistolet. C’est inconfortable mais pas douloureux alors même que cela utilise la chaleur pour tuer les lésions cancéreuses », a raconté Lillian à l’AFP.
Ce pistolet inconfortable s’appelle un thermocoagulateur portable, adapté aux pays à revenus faibles et intermédiaires. Il ressemble à une sonde qui utilise une batterie, et peut ainsi être déployé dans des zones reculées où l’accès à l’électricité se fait par intermittence. Econome en énergie, l’appareil offre une semaine d’utilisation, soit environ 140 traitements, avant de nécessiter une recharge. Au Rwanda, ce traitement est désormais au centre de la lutte contre le cancer du col de l’utérus, en particulier dans les zones rurales.
 « L’appareil fonctionne en appliquant de la chaleur sur le col de l’utérus, entraînant la mort des cellules anormales », a  expliqué à l’AFP Christine Musabyeyezu, infirmière au centre de santé Remera de Kigali. Selon elle, le thermocoagulateur est une alternative beaucoup moins coûteuse et moins énergivore à la cryothérapie, avec une simplicité d’utilisation et nécessitant une formation minimale pour les personnels de santé.
Malgré cette nouvelle technologie, les personnels de santé espèrent que les avancées technologiques permettront de manière générale de mieux diagnostiquer le cancer. Actuellement, le Rwanda effectue un test d’une application permettant d’obtenir un diagnostic en quelques secondes.  L’application mobile fonctionne avec une machine qui utilise de l’acide acétique pour déterminer la présence de lésions cancéreuses dans le col de l’utérus.