L’exposition Annëmsamé qui s’inscrit autour de la dialectique entre le visible et l’invisible réunit plusieurs jeunes artistes africains dans différents univers. Cette mosaïque d’expression artistique révèle davantage la montée sur scène d’une nouvelle génération aux œuvres ludiques et engagées. Après deux métros, nous voici dans une salle choisie pour l’occasion dans ce chic quartier parisien. Nous partons à la rencontre de l’art africain enfoui dans le tréfond de jeunes africains et d’un public présent pour la cause.
L’artiste guinéenne Lettres vagabondes qui n’est plus à sa première nous emporte dans son univers très personnel et inspiré de profonds vécus assortis d’une dose d’espoir : « La totalité de mon travail artistique s’inscrit dans une dynamique d’expression de soi et du conflit intérieur. Je m’inscris dans une dynamique d’oppression et en même temps d’espoir ». Cet espoir, elle la veut pour une Afrique résiliente qu’elle trouve parfois inerte face à des phénomènes actuels. C’est ainsi que poursuivant entre de nombreux visiteurs et face à un de ses nombreux tableaux, elle explique que son travail, « C’est l’expression de moi et des conflits que je peux endurer au quotidien. Je veux aussi attirer l’attention sur d’autres questions fondamentales à notre époque dont le droit des femmes, le réchauffement climatique. Mes œuvres sont de libre interprétation, et l’espoir commence là… dans la faculté de comprendre, de voir et de se projeter. L’aspect de susciter l’espoir devrait interpeler car l’art a possibilité de toucher chaque humain ».
Sur le stand de M-BAKU, 26 ans, jeune tatoueur et peintre camerounais, place thème de la divinité et de la royauté. Très habile des doigts, il carricature les visiteurs en quelques minutes, leur ouvrant ainsi grandement les portes de son pinceau fait de culture et de pédagogie : « Mon univers est spécialisé dans la mythologie africaine. Je veux faire connaitre la culture africaine et un peu rentrer dans le coté spirituel »… le symbole de Dieu est ce que j’aime bien représenter dans mes tatouages, mais aussi la royauté pour dire que l’Homme africain c’est quelqu’un de royal et d’important ».
Dans une salle d’exposition qui ne désemplit pas malgré sa petitesse, Théodore l’un des visiteurs passionné d’expression artistique se dit ravi et rêve de plus grand : « Le thème est bien présenté et c’est très intéressant. Nos nouveaux artistes en devenir dont on a besoin dans la communauté africaine sont intéressants. C’est un début et potentiellement ça va être beaucoup plus grand », avant de terminer en déclarant sa flamme « Moi j’aime bien ».
Nous rappelons que cette exposition conviviale avec une ambiance très familiale qui a débuté le jeudi 10 novembre dernier s’achèvera ce samedi 12 novembre.
Lucien Blémou
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