En Égypte, des starts-ups luttent contre la pollution plastique

L'Égypte produit près de 5,4 millions de tonnes de déchets plastiques chaque année, faisant d'elle le premier pollueur au plastique du Moyen-Orient et d'Afrique. Ces produits se retrouvent souvent dans des décharges illégales et dans le Nil, menaçant ainsi la santé des populations. Pour y remédier, plusieurs start-ups commencent à transformer ces déchets pour une autre utilisation. Ceci devrait permettre en partie la mise en œuvre de l'engagement du pays à diviser par deux sa consommation de plastique à usage unique d'ici 2030.
Ce sont des millions de tonnes de plastique qui inondent le Nil, la Méditerranée et les décharges à ciel ouvert que des jeunes entrepreneurs (protecteurs de l’environnement et des ingénieurs) tentent de transformer. Quand les jeunes entrepreneurs sortent les déchets plastiques des eaux du Nil, les ingénieurs en font des briques, une alternative verte au ciment et à sa lourde empreinte carbone.
Hany Fawzy est responsable de projet chez VeryNile, un projet soutenu par le ministère de l’Environnement. VeryNile << achète entre dix et 12 tonnes de plastiques chaque mois à 65 pêcheurs qui collectent et trient les déchets à même leurs embarcations. Le plastique est ensuite compressé puis recyclé ou incinéré comme carburant dans une usine de ciment du Sud >>, rapporte VOA Afrique.
La start-up TileGreen par la voix de son cofondateur Amr Shalan indique que << la plupart du temps, ce plastique sans ou à très peu de valeur termine dans des décharges, incinéré ou dans notre environnement, nos mers et nos cours d’eau >>. Avec son associé Khaled Raafat, ils font à partir du plastique des briques à la couleur foncée, << deux fois plus solides que le béton >> selon Khaled.
<<Seuls 11 à 15% des déchets plastiques sont recyclés en Egypte chaque année. On travaille avec des entreprises de recyclage et on récupère ce qu’ils ne peuvent pas utiliser. Une brique, c’est 125 sacs en plastique. >>, explique Shalan à l’AFP. Leur entreprise TileGreen a déjà produit 40.000 briques et se fixe comme objectif d’avoir recyclé entre trois et cinq milliards de sacs plastique d’ici 2025.
Même si l’initiative reste salutaire, elle n’est pas durable et ne résoudra donc pas vraiment le problème car l’OCDE prévoit un triplement de la production annuelle de plastique en 2060 à 1,2 milliard de tonnes. L’autre chiffre qui devrait doubler est celui des 100 millions de tonnes des déchets plastiques non recyclées ou abandonnées dans la nature chaque année.
Salamata Diallo