Coup d’Etat en Gambie: que s’est-il réellement passé ?

Après l'échec du coup d’État du 20 décembre dernier, les autorités gambiennes ont livré pour la première fois des détails sur la tentative de coup d’Etat ce jeudi 29 décembre. Selon elles, les auteurs du putsch manqué avaient prévu « d’arrêter des hauts responsables du gouvernement et de les utiliser comme otages pour empêcher toute intervention étrangère ».
« Ils avaient également l’intention de retirer (de leurs fonctions) tous les officiers supérieurs de l’armée à partir du grade de major et au-dessus, ainsi que de restructurer les forces armées gambiennes », a déclaré chez l’AFP Abubakarr Suleiman Jeng, conseiller à la sécurité nationale qui a lu la déclaration devant les médias au quartier général de la Défense à Banjul.
« Le plan détecté par les autorités montre la composition de la formation qui devait participer à la tentative de putsch ainsi que son plan pour prendre le pouvoir, notamment le contrôle des médias d’Etat… Entretemps, il a été établi que les comploteurs (…) ont établi des contacts, tenu des réunions clandestines dans certains endroits identifiés à l’intérieur du pays pour planifier le coup d’Etat », a-t-il ajouté en évoquant des complicités de civils à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
Déjà, une commission d’enquête qui doit rendre son rapport dans un mois a été créée mardi en Gambie pour faire la lumière sur cette tentative de putsch. Sept soldats ont été arrêtés dans le cadre de cette affaire et un responsable politique, ancien ministre des Affaires présidentielles sous le régime de Yahya Jammeh (1994 – 2017) et membre du principal parti d’opposition, le Parti démocratique unifié (UDP) est détenu après être apparu dans une vidéo suggérant que le président sera renversé avant les prochaines élections locales.